Le Château du Haut

Ville de Heillecourt
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Un lieu chargé d’Histoire

Au travers des âges

Le château du Haut de Heillecourt est un magnifique édifice. Son histoire remonte au 18ème siècle et il est étroitement lié à la vie de Nicolas Durival, un homme influent de l’époque.

Nicolas Durival était un avocat et écrivain français né en 1690 à Nancy, en Lorraine. Il était réputé pour sa connaissance approfondie du droit et pour ses compétences en matière d’administration publique. Durival a occupé de nombreux postes importants, notamment celui de président de la Chambre des comptes de Lorraine.

Le château du Haut de Heillecourt a été construit à l’initiative de Nicolas Durival au cours du 18ème siècle. Il était passionné par l’architecture et avait une vision grandiose pour sa demeure. Le château, avec son style élégant et sa position dominante sur une colline, était destiné à représenter le prestige et l’influence de Durival.

Durival a fait appel à des architectes renommés de l’époque pour la conception du château. Il voulait créer un lieu qui allierait beauté architecturale et fonctionnalité pratique. Ainsi, le château du Haut a été conçu comme une résidence à la fois luxueuse et fonctionnelle, avec des salles de réception, des appartements privés et des jardins somptueux.




Nicolas Durival a vécu au château pendant de nombreuses années, y recevant des personnalités éminentes de son époque. Il était réputé pour ses soirées mondaines et son hospitalité légendaire. Le château du Haut de Heillecourt est devenu un lieu de rencontres et d’échanges intellectuels, où les artistes, écrivains et penseurs se réunissaient pour discuter et partager leurs idées.

Cependant, la Révolution française a marqué un tournant dans l’histoire du château. Durival, en tant que noble et membre de l’ancien régime, a été confronté à des difficultés et a été contraint de quitter sa demeure. Le château a été confisqué et vendu comme bien national.

Au fil des années, le château du Haut a connu différentes utilisations et propriétaires. Il a été transformé en établissement d’enseignement, en hôpital militaire et même en maison de repos. Malheureusement, au cours du 20e siècle, le château a subi des dégradations et est tombé en ruine.



Et plus récemment

Cependant, grâce aux efforts de préservation et de restauration, il a retrouvé aujourd’hui une partie de sa splendeur passée.

Aujourd’hui, il est classé monument historique.

Nicolas Durival 1713 – 1795

 

Fils d’un valet de garde-robe du duc Léopold, Jacques Luton, Nicolas Durival met sa carrière au service du nouveau souverain, Stanislas Leszczynski, roi de Pologne, dès l’arrivée de celui-ci dans le duché de Lorraine. Homme de confiance du duc, il exerce différentes fonctions au plus près de la cour de Lunéville avant de devenir lieutenant général de police de la ville de Nancy. Il mène parallèlement une activité de statisticien et d’historien, son Mémoire sur la Lorraine et le Barrois étant unanimement salué dès sa parution.

Nicolas Luton Durival est le fils aîné de Jacques Luton, originaire de Normandie, fils d’un ancien valet de la Maison de Louis XIV et lui-même valet de garde-robe du duc Léopold. Avec son épouse Marie Anne Humblot, il a plusieurs enfants dont trois fils qui ont une carrière dans l’administration lorraine et française : Nicolas, Jean-Baptiste et Claude.



 

Retraité à Saint-Aubin-sur-Aire (Meuse), Jacques Luton en devient le maire en 1729. Toujours en fonction en 1737, il fait partie de ceux qui viennent accueillir le nouveau duc à son arrivée. En 1760, Jacques Luton est anobli, pour lui et ses descendants, et prend le nom de Durival. 

Nicolas naît le 12 novembre 1713 à Commercy, comme il en informe Dom Calmet dans une lettre. Il apprend le rudiment avec le curé de Saint-Aubin : ses aptitudes l’autorisent à envisager une bonne carrière dans l’administration.

Il ne fonde pas de famille, mais son journal montre une grande proximité avec ses jeunes frères. Propriétaire d’une ferme à Heillecourt, où il passe volontiers du temps, c’est là qu’il se retire, sans beaucoup de moyens financiers, à l’issue de sa carrière civile en 1769. Privé de sa pension municipale en 1791 afin qu’il en porte la demande « auprès de la patrie » (soit le département de la Meurthe), il ne recouvre une somme de 3 000 livres, à peine suffisante pour le faire vivre, que peu de temps avant sa mort le 21 décembre 1795. Justin Favier y voit certainement l’oeuvre de l’abbé Grégoire, éminent conventionnel vosgien. Paralysé des deux jambes par la goutte, il n’en continuait pas moins à tenir son journal régulièrement.



Extrait du journal de Nicolas Durival juillet 1764 

 

  • 01 Juillet 1764 Le roi de Pologne arrive à la Malgrange.
  • 02 Juillet 1764 Le lendemain j’ai l’honneur de le voir et il m’ordonne de me trouver le 3 sur le terrain des casernes.
  • 03 Juillet 1764 Sa Majesté Polonaise vient en effet voir l’État où se trouvent les casernes à 3 heures et demi de l’ après midi. Il examine les plans et les compare avec ce qui est fait. L’assise de roche qui doit sortir de terre était déjà posée, le long du principal corps. Sa Majesté va ensuite voir la porte Saint-Stanislas, où son médaillon est posé depuis quelques jours. Hier je reçus un ordre sur lequel le trésorier de l’hôtel de ville touchera les 20000 #. de France que Sa Majesté à ajouté aux 30 mille qu’Elle avait déjà donné pour les casernes. 
  • 04 Juillet 1764 Mort de Marie-Françoise Marieux, veuve de feu Nicolas Breton, vivant conseiller pour la noblesse en l’hôtel de ville de Nancy. 
  • 05 Juillet 1764 Le roi de Pologne part pour Commercy à 9 heures du matin et va dîner à Toul chez l’évêque. 
  • 06 Juillet 1764 Assemblée à l’hôtel de ville où étaient Messieurs Du Rouvrois, de Riocourt, de Marcol, Thibault, Mengin et Durival, pour distribuer ce qui était en caisse de la fondation du Roi, pour les maladies épidémiques, grêle, incendies, etc. On a distribué en rétrogradant les années 1763, 1762, 1761. Après demain on continuera.

Au service de La Galaizière et du roi Stanislas, Nicolas Durival commence sa carrière comme secrétaire au service du chancelier français Chaumont de La Galaizière dès l’arrivée de celui-ci en Lorraine en 1737. Il reste par la suite proche de la famille du chancelier et de son fils l’intendant de Lorraine, dont il suit avec intérêt les déplacements.

En 1751, il devient greffier en chef du Conseil d’Etat et des Finances du roi de Pologne, ce qui l’introduit dans l’entourage de Stanislas. Il cumule dès lors cette fonction avec d’autres charges : économe séquestre des bénéfices de Lorraine et Barrois (1754-1760 ; chargé d’administrer les biens ecclésiastiques qui n’ont pas d’attributaire), subdélégué de l’intendance de Lorraine (substitut de La Galaizière).

En 1760, il résigne ces charges au profit de la lieutenance générale de police de la ville de Nancy, cet office lui prenant tout son temps. L’achat en est très coûteux : 12 500 livres de Lorraine, auxquels s’ajoutent 450 livres, 9 sous et 6 deniers de frais divers. Cette fonction va bien au-delà du maintien de l’ordre.

Il intervient tout autant dans l’urbanisme municipal : adduction d’eau, pavage et éclairage des rues, travaux, transfert des cimetières hors de la ville…, que dans les fondations charitables – notamment pour les filles repenties -, dans les approvisionnements, l’ordonnancement des nombreuses processions et cérémonies, et tout ce qui, en règle générale, concourt à la paix civile.

À ce titre, il participe tout à fait régulièrement aux réunions du conseil municipal et a de nombreuses relations tant avec la Cour souveraine qu’avec celle, plus mondaine, de Lunéville. Il tient aussi des statistiques précises des naissances, mariages et décès de la ville.

C’est en 1769 qu’il demande à être relevé de ses fonctions ; il semblerait que l’administration française lui paraisse à ce moment intenable, à moins que l’âge et la fatigue ne commencent à se faire sentir. L’intendance lui octroie alors une pension de 1 000 livres, des « lettres de vétérance » et le titre de lieutenant de police honoraire, de sorte qu’il exerce encore à titre de conseil dans les années suivantes.



Le Mémoire sur la Lorraine et le Barrois

Selon les historiens, s’appuyant sur les échanges entre Durival et Dom Calmet, Nicolas Durival considère, en bon administrateur de son temps, qu’il est impossible de gouverner sans la statistique, la géographie, et la connaissance de l’histoire de sa province.

C’est pourquoi il fait publier à titre anonyme dès 1748 une Table alphabétique des villes, bourgs etc. de la Lorraine et du Barrois (182 p.), qui connaît deux rééditions et enrichissements en 1749 et 1766.

Les pages sont divisées en deux colonnes : le toponyme et la juridiction dont la localité relève. Les mises à jour tiennent compte de l’actualisation des limites des bailliages.

Son Mémoire sur la Lorraine et le Barrois, de plus grande ampleur (604 p.), paraît en 1753 chez Henri Thomas à Nancy.

Il est aussitôt salué par le Journal de Trévoux, et le géographe Expilly entame avec Durival des échanges épistolaires visant à mieux intégrer la géographie et l’histoire de la Lorraine à celles de la France.

Il se divise en trois parties : une introduction générale sur la géographie, les habitants, les monnaies, les divisions administratives, les rivières et ruisseaux… une étude de chaque ville, quartier et principaux monuments, divisée par bailliage une table alphabétique actualisée comprenant des renseignements historiques et archéologiques